4,35 euros. Ce n’est pas la promesse d’un nouveau ticket de métro, mais le tarif horaire que tout stagiaire en France devra percevoir au minimum en 2025, selon la revalorisation du plafond de la Sécurité sociale. Ce montant devient incontournable dès lors que le stage dépasse deux mois, qu’ils soient consécutifs ou non, au sein d’une même entreprise.
Certaines conventions collectives fixent la barre plus haut, alors que le versement de cette somme reste, sous conditions, exonéré de charges sociales. Les contrôles se font plus stricts envers les employeurs tentés par des découpages de stages pour échapper à la règle. Quant aux stagiaires, ils disposent de recours si la gratification promise ne leur est pas versée.
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La gratification des stagiaires en 2025 : ce qui change et ce qui reste
La gratification des stagiaires en 2025 occupe le devant de la scène, mais elle ne se détache ni des règles en vigueur ni des ajustements législatifs qui l’entourent. Le code du travail et le code de l’éducation encadrent strictement la convention de stage et imposent une gratification minimale dès deux mois de présence, consécutifs ou non. Ce seuil, indexé sur le plafond horaire de la Sécurité sociale, grimpe à 4,35 euros par heure en 2025. Ce chiffre pèse autant pour les étudiants en formation professionnelle que pour les employeurs, qui doivent anticiper cette hausse.
Beaucoup de dispositifs restent stables. Un stage ne peut excéder six mois par année scolaire ou universitaire, sauf exceptions propres à certains parcours. La rémunération ainsi versée ne compte pas comme un salaire : elle n’ouvre pas droit à l’assurance chômage ou à la retraite, mais acte l’engagement du stagiaire dans le monde du travail. Selon les secteurs, les conventions collectives peuvent imposer des planchers plus élevés, accentuant les écarts entre domaines d’activité.
Pour les stagiaires, la demande de transparence sur les conditions de stage prend de l’ampleur. Des collectifs étudiants réclament une revalorisation de la gratification, une prise en compte du coût de la vie, et une meilleure intégration à la formation. La frontière entre stage formatif et emploi déguisé reste fine, renvoyant à la responsabilité des entreprises et au rôle de l’administration dans le contrôle. La convention de stage devient un levier de régulation et, désormais, une arme de négociation pour 2025.
Quels sont les montants prévus et les modalités de versement cette année ?
En 2025, le montant minimal de la gratification s’établit à 4,35 euros par heure, conformément à la réglementation fixée par le plafond horaire de la Sécurité sociale. Ce seuil s’impose à tous les stages de plus de deux mois, consécutifs ou non, dans une même entreprise au cours d’une année scolaire ou universitaire. La règle est claire : toute structure accueillant un stagiaire doit appliquer ce minimum, sans exception possible.
Le mode de versement dépend des pratiques internes à chaque organisation. En général, la somme est versée une fois par mois, à terme échu. Elle peut être ajustée selon la présence réelle du stagiaire, hors jours d’absence non assimilés à du temps de stage (comme les congés sans solde ou les absences injustifiées). Pour éviter tout malentendu, la convention de stage doit indiquer la fréquence et les modalités du paiement.
Pour mieux visualiser les principales règles à respecter, voici les points à retenir :
- Le montant légal : 4,35 € pour chaque heure de présence effective
- Versement généralement mensuel, ajusté selon la présence
- Aucune cotisation à la Sécurité sociale en-dessous du minimum légal
La gratification minimale ne s’apparente pas à un salaire ni à un SMIC maquillé. Elle reste exonérée de charges sociales tant qu’elle ne dépasse pas le plafond légal. Si ce seuil est franchi, seules les cotisations sur la fraction excédentaire s’appliquent. Certaines conventions collectives ou accords internes proposent des montants supérieurs : il vaut donc mieux vérifier dès le départ les conditions prévues pour son stage.
Obligations des employeurs : respecter la loi, valoriser l’engagement
Appliquer les règles qui encadrent la gratification des stagiaires ne se résume pas à un simple acte administratif. Le code du travail fixe des exigences sans ambiguïté : dès qu’une convention de stage dépasse deux mois, l’entreprise doit garantir le versement de la gratification minimale. Cette règle s’impose à tous, de la grande société à la petite PME.
Au-delà du minimum de 4,35 € par heure, la durée maximale du stage est limitée à six mois par année d’enseignement. En cas de dépassement, le stage peut être requalifié en contrat de travail, avec toutes les implications juridiques associées. Autre point de vigilance, les droits particuliers en cas de maternité, paternité ou adoption : le droit à gratification continue pendant la suspension du stage, dans des conditions prévues par les textes.
Voici les principales obligations à suivre pour les employeurs :
- Application stricte du montant légal, sans interprétation possible
- Respect du plafond de six mois par année scolaire ou universitaire
- Information obligatoire du CSE sur l’accueil des stagiaires, lorsque l’entreprise en dispose
Mettre en valeur l’investissement des stagiaires ne se limite pas à la question financière. Il s’agit aussi d’offrir un accompagnement à la hauteur de la formation professionnelle. Les missions confiées doivent permettre d’acquérir des compétences concrètes, la présence d’un tuteur est indispensable, et la clarté des tâches confiées doit être garantie. Les employeurs sont donc invités à renforcer leur accompagnement et à éviter toute forme de précarisation déguisée.
Stagiaires : comprendre ses droits pour mieux défendre sa rémunération
Pour un stagiaire, la rémunération ne se résume pas à un chiffre au bas d’une fiche de paie. Elle représente la reconnaissance d’un engagement, la contrepartie d’un travail réel, d’une implication tangible. Connaître ses droits commence par la lecture attentive des textes : la gratification minimale est due dès que la durée du stage dépasse deux mois, consécutifs ou non, au cours d’une année scolaire ou universitaire.
Cette somme échappe à l’impôt sur le revenu dans la limite du Smic annuel, sous réserve que le stage soit intégré à une formation professionnelle obligatoire. Avant de signer, les stagiaires doivent passer en revue chaque clause de la convention de stage : montant, modalités de versement, durée, tout doit figurer noir sur blanc. Ce document reste votre première garantie.
Pour s’assurer du respect de leurs droits, les stagiaires peuvent utilement vérifier certains points avec l’entreprise :
- Demander au service RH le plafond horaire de Sécurité sociale appliqué pour le calcul de la gratification
- Obtenir des précisions sur les exonérations sociales et fiscales dont ils bénéficient
- Se renseigner sur les droits en cas d’interruption du stage (congé maternité, paternité, adoption)
La vigilance n’est jamais superflue : certains employeurs tentent parfois de jouer sur les subtilités pour réduire la gratification. Tout changement sur la durée ou le volume horaire du stage doit se formaliser par un avenant à la convention. Pour défendre sa rémunération, il faut s’appuyer sur des informations solides, en se référant au code du travail et au code de l’éducation.
En 2025, la gratification des stagiaires ne se contente plus d’être un chiffre réglementaire. Elle devient le symbole d’un rapport de force en mutation, d’une exigence de respect et de reconnaissance. Reste à savoir si la pratique rattrapera la loi, ou si les batailles pour une valorisation juste continueront à rythmer les débuts professionnels.